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Visite de la savonnerie de Brantôme, le samedi 21 novembre 2015.

 

Aujourd’hui, nous nous sommes retrouvées à Brantôme avec Manon, afin de visiter une savonnerie. Léo avait en effet un empêchement et nous avions convenu de cette journée et heure-ci.

Lorsque nous sommes arrivées, la dame avait déjà fini de faire les savons, avec une production d’environ 12,5 kgs, mais nous a quand même expliqué les différentes étapes de sa fabrication. Ceux qu’elle venait de faire étaient à l’huile essentielle d’Ylang-ylang, connu dans le milieu savonnier pour ses vertus aphrodisiaques et anti-infectieuses.

Le procédé de fabrication était artisanale mais la savonnière utilisait des petits copeaux déjà préparés en laboratoire, auxquels elle devait seulement ajouter du colorant (pigments minéraux) et de l’huile essentielle. Son travail consistait donc à faire chauffer dans une machine (extrudeuse) , aux alentours de 35°C, l’ensemble de ces composants, afin d’obtenir une pate, qui passait ensuite dans un embout, sortant donc sous la forme voulue. Elle découpait ensuite les savons avec un outil en fer auquel étaient accrochés des fils de métal, assurant ainsi la précision de la longueur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle apposait alors un tampon sur ceux-ci avec le nom de la savonnerie, un autre avec le nom de l’arome et un dernier avec un numéro ou une lettre. Celui-ci, posé sur le côté, varie selon la série, il permet en effet de pouvoir plus facilement réagir en cas d’allergie ou problème de peau chez le client suite à l’utilisation du savon : en connaissant le numéro de la série, il faut alors procéder à des tests, pour savoir si le savon en est bien la cause, et si oui, prévenir les autres usagers de son effet néfaste.

Tout ce travail s’effectue lorsque la pate est encore chaude : le savon est en effet plus malléable et mou, donc plus facile à manipuler et modifier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle nous a également expliqué que ses savons avaient un effet sur la peau plus hydratant que les savons industriels, puisque, dans son procédé, la glycérine n’est jamais enlevée : ils contiennet plus de 7%  de glycérine. Celle-ci est en effet retirée dans l’industrie, afin d’être utilisée pour d’autres produits qui en nécessitent d’avantage, comme les cosmétiques, la crème hydratante...pour des raisons qui sont donc d’ordre économique.

Cette visite nous a donc permis, à Manon et moi, d'avoir des connaissances plus approffondies sur l'industrialisation du savon, les différents composants : graisse végétale, savon au lait d'annesse...ainsi que leurs carctéristiques ou propriétés.

Nous remercions donc la savonnière pour ses explications et le généreux partage de son métier !

 

 

 

 

 

Fabrication de savon, le lundi 08/02/2016, à Brantôme.

 

Après les cours, nous sommes allés chez Manon. Nous avions en effet rendez-vous avec une dame, fabricante de savon depuis plus de 20 ans, connaissance et cliente de ses parents.

Nous savions que cette visite allait beaucoup nous apporter, car nous allions assister à une fabrication complète, manuelle et artisanale du savon. Elle nous a de plus expliqué que ce savoir-faire était ancestral dans sa famille, puisque son grand-père fabriquait déjà du savon, à une époque où l’hygiène était moins présente et répandue que de nos jours... Certaines recettes constituaient donc des héritages familiaux, avec une volonté d’utiliser seulement des produits issus de l’agriculture biologique, et les plus naturels possibles. Cependant, outre cet héritage, elle nous a expliqué que l’expérimentation était le principal facteur de ses changements de recettes de savon, qu’elle fait évoluer en fonction de ses attentes, selon un désir de texture plutôt solide, liquide, une odeur particulière... Elle nous a d’ailleurs montré de fascinants et artistiques savons qu’elle avait fabriqués, sous forme de gâteaux...avec lesquels je doute cependant que l'on ait envie de se laver ( ils sont beaux !).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toutefois, le but de notre visite était plutôt d’assister à une fabrication simple de savon : elle nous a donc proposé une recette relativement basique. C’est principalement elle qui a œuvré mais l’observation était également très intéressante et enrichissante, nous avons eu le loisir de lui poser toutes les questions que nous souhaitions ; avec seulement des pauses lors des différents mixages car nous ne nous entendions plus !

La préparation s’est déroulée ainsi :

Tout d’abord, elle a ajouté 230g d’eau à 114g de soude, dans un saladier en verre (la soude est en effet très corrosive). Elle a ensuite mélangé avec une vieille cuillère à soupe en métal ; la réaction s’est faite : la solution est devenue chaude. Toutefois, elle nous a expliqué que la dissolution de la soude dépendait de l’eau utilisée, et que, selon les composants minéraux de cette dernière, elle se faisait plus ou moins bien : chez Manon, elle a pris beaucoup de temps et il restait au fond du saladier un important dépôt de cristaux de soude, élément cependant essentiel pour la texture finale du savon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Simultanément (en attendant que la réaction soude/eau refroidisse), elle a mélangé avec un mixeur les différentes huiles dans un autre saladier : 450g d’huile d’olive, 100g d’huile de tournesol, et 250g d’huile de coco. Cette dernière avait été préalablement chauffée car elle se présentait sous forme de pain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite, elle a ajouté la première préparation à la seconde, en mixant. La différence de texture s’est vue immédiatement : d’une consistance liquide, le mélange est devenu plus consistant, plus opaque et épais. C’est ce qu’on appelle « la première trace » : c’est le début du processus de saponification.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après, ont été ajoutées les différentes huiles essentielles : environ 40 gouttes de citron et 20 gouttes d’huile de pépin de pamplemousse, important conservateur du savon, qui lui permet de ne pas « rancir ». Puis, 20 gouttes d’huile de jojoba, pour le « surgraissage » : celle-ci a en effet d’importantes qualités hydratantes pour la peau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour clore la préparation, elle a ajouté, tout en mixant, les poudres colorantes, des « micas », issues de roches et donc d’origine naturelle. Il y en avait des colorants de toutes les teintes, on a d’ailleurs découvert qu’il existait de l’argile mauve ! C’était impressionnant ! Nous avions élu deux coloris : le « orange sorbet mica », et un autre mica, plus clair : il y avait donc deux préparations de savon différentes, versées dans deux béchers distincts.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfin, elle a déposé des flocons d’avoine dans un moule en caoutchouc, puis versé alternativement les deux contenus des récipients, pour donner au savon un effet marbré et une alternance de couleurs quand nous couperons le pain. Les flocons d’avoine ont donc été mélangés à la préparation, conférant ainsi au savon formé un pouvoir exfoliant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous étions cependant assez sceptiques quant à la texture du savon, qui était, de l’avis de tous, très liquide. De plus, les résidus de soude non incorporés ont rendus la réaction moins complète, nous nous demandions donc si le savon allait durcir. Le repos était de 72 longues heures, durant lesquelles nous étions impatients de savoir si le savon allait rester sous forme liquide, ou se présenter sous la forme voulue ! Cela fait maintenant 2 semaines que le savon repose et, comme nous le craignions, le savon n'a pas durcit ; il est d'aspect relativement gélatineux... Valérie nous a donc proposer de refaire le même chez elle, avec l'eau qu'elle utilise habituellement et qui, elle le sait, permet une réaction complète et l'obtention du résultat attendu, puis de nous le ramener pour que nous puissions les comparer plus tard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous tenons donc à remercier Valérie, qui a pris sur son temps personnel pour cette démonstration de fabrication de savon, et, pour la seconde production qu'elle a realisée chez elle, sans rien attendre en retour, seulement le lien de notre TPE ! Elle nous avait d’ailleurs préalablement prêté des livres, dont nous nous étions servis pour les différentes propriétés des composants du savon, pour la partie histoire, et les techniques de saponification.

Donc merci à elle pour ce moment à la fois agréable et très enrichissant pour notre TPE !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comptes-rendus rédigés par Louise

Photographies et descriptions par Manon

Prise de note pendant la dernière visite et relecture des comptes-rendus par Léo

Aperçu des copeaux de laboratoire (la mise au point est incorrecte mais cette photographie nous parraissait indispensable)

Extrudeuse : appareil compressant un matériaux  qui, contraint à traverser une filière, en sort sous la forme souhaitée de manière continue. Ce phénomène se nomme l'extrusion.

Sortie du savon de l'extrudeuse                                                                             Coupe savon en fer.

 

Impression du  premier tampon sur des savons chauds                                      Résultat du premier tampon sur un savon                      

Impression du tampon "série" sur la tranche des savons                                    Résultat du tampon "série"

chauds                       

"Patisavonnerie", exemples de savons sous forme plus artistique

"Recette" réalisée

Pesée de la soude

Pesée de l'eau

Mélange de l'eau et de la soude

Pesée de l'huile d'olive                                             Pesée de l'huile de tournesol                         Découpe et pesée du pain d'huile

                                                                                                                                                                       de  coco

Incorporation de la soude dans le mélange huile d'olive/tournesol/coco

Phase de mélange, début de l'apparition de la trace

Incorporation des 40 gouttes d'huile essentielle de citron (nous n'avons pas la photo de celle des 20 goutes d'extrait de pépin de pamplemousse)

Incorporation des 20 gouttes d'huile de jojoba

Mélange de l'ensemble des composants

Séparation de la préparation en deux

Ajout du mica le plus clair

Ajout du colorant "orange sorbet mica"

Homogénéisation du mélange avec

les colorants

Partie de l'ensemble des échantillons d'argile et mica possible

Dépot des flocons d'avoine à but exfoliant  dans un moule en caoutchouc (ne jamais le faire dans un moule en fer par exemple en raison de la causticité de la soude) 

Savon final vu du dessus

Coupe du savon final.  La texture basse est cristalisée (nous avons congelé le savon pour prendre la photo, chose à ne pas faire, sauf si on souhaite le ramolir d'autant plus !) , la  texture haute est gélatineuse

 Ajout alternatif des deux contenus colorés

© 2015-2016  TPE Savon, par les élèves de 1S2 du lycée Alcide Dusolier de Nontron.

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